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La mode des scissions dans les groupes

Doute conglomérats

En l’espace de quelques jours, General Electric, Toshiba et Johnson & Johnson ont annoncé des projets de scission des activités en unités indépendantes et cotées. Bien avant, plusieurs groupes comme Vivendi, Engie, Technip ou Stellantis ont procédé à des mesures similaires, mettant en lumière les limites des conglomérats, du moins au niveau boursier.

Ainsi, General Electric a annoncé scinder le groupe en trois entités cotées. Ces entités seront dédiées à l'énergie, la Santé et l’aviation. Dans ce cadre, GE compte créer début 2023 une nouvelle entité à partir de sa division d'équipements de santé avec une participation de 19,9%, seulement. Aussi, les activités de l’énergie seront regroupées au sein d'une société unique à partir de début 2024. Enfin, le nom de General Electric sera conservé pour désigner une troisième entreprise spécialisée dans l'aviation.

De même, Toshiba prévoit de se scinder en trois entreprises indépendantes d'ici deux ans. Ainsi, deux nouvelles entreprises devraient être créées et introduites en Bourse, pour reprendre les activités dans l'énergie et les infrastructures d'un côté ainsi que celle des appareils électroniques et de stockage de données, de l'autre. La troisième société serait formée par le reste de Toshiba, pour gérer la part de 40% dans les puces-mémoires et dans les appareils de bureautique.

Aussi, Johnson & Johnson (J&J) a annoncé vouloir scinder ses activités de santé grand public, en créant ainsi une nouvelle société cotée en bourse, dans 18 à 24 mois. L’autre entité qui conservera le nom de Johnson & Johnson, sera celle des médicaments sur ordonnance et des dispositifs médicaux dont le vaccin anti-Covid.

Bien avant, Vivendi a distribué 60% du capital d'UMG à ses actionnaires avec une cotation d’Universal à Amsterdam. Aussi, Engie a signé avec Bouygues pour la cession d’Equant qui a regroupé les activités scindées dans les services. De même, Stellantis a opéré la scission de Faurecia après la fusion entre FCA et PSA. Enfin, un autre exemple est celui de la scission entre TechnipFMC et Technip Energie, 3 ans après la fusion.

En effet, la décote habituelle des holdings/conglomérats, a la dent dure surtout au niveau de l’économie classique. Au niveau fondamental, cette décote s’explique au niveau théorique notamment par la nécessité de recourir dans la valorisation à plusieurs taux de croissance perpétuelle et taux d’actualisation des flux. En effet, à titre d’exemple, les perspectives de l’aviation ne sont pas celles de l’énergie ou de la santé. Ainsi, les différentes synergies de groupe ne sont pas compensés aux yeux du marché par le manque de lisibilité dans la stratégie.

Par ailleurs, pour un conglomérat, il est difficile d’avoir un alignement de planètes sur tous les métiers, ce qui peut parasiter les activités qui marchent bien. Ainsi, à titre d’exemple, Kering a bien senti le coup avec la scission de Puma, obtenant actuellement la prime réservée aux groupes de luxe. De plus, la spécialisation permet à l'actionnaire de choisir lui même la manière de diversifier son portefeuille au lieu d'être lié aux choix des actionnaires majoritaires et de certaines subventions croisées inopportunes.